Plantes Fraîches. C’est le nom d’une innovation majeure pour Ricard – peut-être la première depuis la naissance de la marque en 1932. Soit un nouveau pastis à base de fenouil et d’anis notamment, cultivés sur le plateau de Valensole (Alpes-de-Haute-Provence) et distillés sur place dans les 24 h.
Selon les informations publiées par la presse, ce « Plantes fraîches» est moins réglissé. Il aurait un goût plus anisé-mentholé. Sa teinte est plus claire que la version classique et il se boirait plus dilué que le traditionnel « jaune » à 7 ou 8 volumes d’eau contre 5 précédemment.
Dommage qu’une « com » calamiteuse ait accompagnée son dévoilement. Seuls quelques grands hebdos en ont eu la primeur sans aucune information officielle. A commencer sur le site de la marque … Et pourtant, c’est un produit qui pourrait raconter une histoire et ouvrir un chapitre contemporain d’une nouvelle alliance entre le terroir provençal et Ricard.
Las ! c’est un peu comme si ce «Plantes fraîches » avait été créé pour mettre en lumière l’inexorable déclin du Pastis Ricard, ce grand classique du répertoire culturel français qui a marqué le XXème siècle. Non seulement notre apéritif national n’a jamais pu convaincre à l’étranger mais depuis des années, il est en chute libre et serait passé de 120 millions de bouteilles dans les années 90 à 80 millions aujourd’hui. Il ne trouverait plus grâce aux yeux des consommateurs, notamment des jeunes sollicités par les bières, les cocktails ou les vins de plus en plus tendance à l’apéro. On retrouve bien sûr cette même tendance dans le CHR. Selon l’institut Nielsen, la consommation des apéritifs anisés aurait encore baissé de 5,5 % par rapport à 2016.
Et pourtant, en ces temps de réchauffement climatique, pourquoi le pastis serait-il forcément synonyme d’échec ? La réussite du haut de gamme Henri Bardouin, qui ne se dément pas chaque année, malgré un prix beaucoup plus élevé que le Pastis Ricard, est bien là pour prouver le contraire. Les tests comparatifs entre le Plantes Fraîches de Ricard et le Bardouin ne devraient d’ailleurs pas manquer chez les amateurs d’anisette…