Ce Bougainville est l’un des deux bistrots qui joue la vigie aux entrées de la Galerie Vivienne. Celui-ci est un peu plus populaire que son alter ego donnant rue des Petits Champs, le Bistrot Vivienne.
Le formica du comptoir n’est pas là que pour la frime. Ni les néons qui suivent les formes géométriques du plafond que n’aurait pas renié Jacques Tati. Idem pour le skaï défraîchi des chaises qui ont supporté sans broncher durant des décennies des litanies de postérieurs de toutes générations et conditions venus communier dans cette antre du bistrot popu.
Car on est là chez un bougnat d’Aveyron tenu par la même famille depuis trois générations. Christian Maurel a succédé à sa maman Raymonde en 2011. Avec sa femme et ses filles, il continue à faire vivre l’image d’un beau terroir et du fait-maison. Du coup, son Bougainville rencontre un légitime succès. Il suffit de voir la queue à la caisse pour s’en convaincre.
Le bonhomme n’est pas le genre à se fournir chez Metro. Cartus simplicimus auvergnatus, saucisson ou saucisse sèche du Cantal. Le jambon du sandwich vient d’une grosse coche travaillée par Laborie de Parlan qui ne fait pas dans les porcs maigrelets du « cadran breton ».
Le poulet fermier vient de de l’Aveyron, les frites sont maison, et l’andouillette 5A du Saloir de Josselin est parfaitement exécutée. Mais la cuisine du Bougainville sait aller au delà du registre des classiques pour les plats du jour. Ainsi si on a de la chance on peut tomber sur une savoureuse salade de raie aux lentilles vertes du Puy.
Mais si le solide est en grande partie auvergnat, pour le liquide, l’âme bachique du Patron se fait jurassienne. Au moins 25 vins de 23 à 107 € proviennent du pays de Pasteur. Même si pour se mettre les glandes salivaires dans les starting-blocks, le minéral Quincy de Jacques Rouzé fait parfaitement l’affaire avant de poursuivre sur le gai Arbois Trousseau de Michel Gahier avec ses notes de petits fruits rouges.
Les budgets serrés ne sont pas oubliés avec un Coteaux du Vendômois du domaine du Four à Chaux à 15€. Le pineau d’Aunis dans un bistrot popu à ce prix … Qui dit mieux pour rassembler les amoureux et leur faire aussi aimer Bacchus ?
Le Bougainville
5, rue de la Banque, 75002 Paris.
Tél.: 01 42 60 05 19.
Ouvert tous les jours sauf samedi et dimanche
Métro : Bourse.
Formule à 17,50€ : entrée-plat ou plat-fromage ou plat-dessert
Plat seul à 14€