La condamnation à 500 € d’amende, le 4 avril, d’un vigneron bio de Beaune, qui a refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée a fait du bruit. Elle débouche sur une question à sécher un candidat au bac philo. Peut-on dire non à un état qui vous oblige à passer un pesticide pour parer un risque de contamination au nom de l’intérêt général ? Est-ce une analogie au droit de disposer de son corps et de refuser d’être vacciné en cas d’épidémie ?
L’affaire a réactivé les clivages entre bios, bio-dynamiques et vignerons traditionnels. La « Conf Paysanne» et les supporters du vigneron auront vu dans cette décision le symbole d’une alliance objective entre l’administration et lobby des pesticides.
Les instances viticoles -BIVB en tête- continuent d’appeler à la mobilisation contre la maladie tout en tentant de calmer le jeu. D’autres sont allés plus loin tel le président de la Fédération Française des Pépiniéristes Viticoles (FFPV) qui a parlé d’impunit. «Cautionner ainsi l’irresponsabilité est d’autant plus regrettable que, comme tout le monde le sait, cette maladie mortelle de la vigne peut être contenue uniquement grâce aux insecticides agissant contre son vecteur, la cicadelle.»
La flavescente dorée n’est pas nouvelle en France. Elle frappe depuis une vingtaine d’années les vignes plutôt dans le sud et se transmet par un insecte, la cicadelle. A partir des années 2000, la Bourgogne a été touchée à son tour notamment dans le secteur de Lugny (Saône et Loire).