L’histoire de Belleville est intrinsèquement liée au vin.Sur cette colline, qui fut autrefois un village, une petite parcelle de 500 m2 a été plantée en 1992. Elle est composée de 160 ceps de pinot meunier et de 27 pieds de chardonnay.
Et ces pieds de vigne sont cultivés en mémoire du passé viticole du quartier. C’était en effet à Belleville que l’on produisait le guinguet, le vin que l’on boit pour danser au son des guigues, le vin qui donna plus tard son nom aux guinguettes. Ces cabarets aux portes de la ville où le vin n’était pas taxé. Le guinguet était un vin jeune et légèrement pétillant.
Au 18ème siècle, la colline de Belleville comptait de nombreuses gargotes et guinguettes où l’on venait se désaltérer en fin de journée et boire un vin de soif issu des vignes environnantes.
La colline de Belleville était particulièrement courue à la fin du 18e et dans la première moitié du 19e par le Tout Paris pour sa fête clôturant le mardi Gras appelée la « Descente de la Courtille » dirigée par Milord l’Arsouille.
Jacques Hillairet nous rappelle d’ailleurs dans son « Connaissance du Vieux Paris » un dicton de 1830 qui disait « Voir Paris sans la Courtille, c’est voir Rome sans le Pape ». Et pour cause, imaginez un peu le tout paris mondain de l’époque, comme nos VIP d’aujourd’hui, déguisés en Pierrots et Paillases, venant s’encanailler avec les ouvriers des carrières de Belleville dans les gargotes où le vin coule à flots comme le Coq Hardi, le Boeuf rouge, la Carotte filandreuse ou encore Papa Denoyez.
Après des heures de beuveries et orgies en tout genre, tout ce monde dévalait à pieds ou en voiture la colline en hurlant et jetant toutes sortes d’objets sur leur passage
Il faut dire que Belleville avait déjà eu comme célèbre tenancier d’un cabaret Ramponeaux qui avait son « Tambour Royal » au 36 de la rue du Faubourg du Temple.
Quelques noms de rues témoignent encore aujourd’hui de ce passé viticole comme la rue des Panoyaux qui fut un sentier jusqu’au milieu du 19ème siècle traversant un vignoble dit « Le Pas Noyaux » car ses raisins explique Jacques Hillairet étaient sans pépins !