Auteur/autrice : Laurent Bromberger

Dans ce cœur historique de Paris submergé par un raz-de-marée de visiteurs attirés par une Notre-Dame repimpée, Au Bougnat demeure une adresse tranquille et authentique.  Policiers de la préfecture et pompiers se pressent à son zinc à l’apéro de midi. Il y a 40 ans, le troquet était réputé pour son ambiance aussi particulière que savoureuse quand les grands voyous se mélangeaient aux grands flics…Quant aux touristes bien informés, ils attendent sagement leurs tables. Ce bistrot n’a pas usurpé son nom. C’est une de ces adresses rarissimes dans la capitale encore dans la même famille depuis des décennies. Un des…

C’est une AOP qui sent les embruns et le mistral. L’AOP Sable de Camargue est officiellement reconnue depuis le 18 octobre 2023 après avoir été longtemps l’IGP du même nom. Elle rayonne autour d’Aigues-Mortes et s’étend sur l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône de Sète aux Saintes Maries de la Mer.  Ces vins des Sable de Camargue sortent de l’ordinaire. D’abord ils sont exclusivement « gris » ou « gris de gris ». Soit des rosés très pâles aux reflets argentés issus de grenache noir et gris, cabernet franc, cabernet-sauvignon, carignan, cinsault, et merlot. Le Gris de Gris, quant à lui, ne provient…

Le formidable J’Go Drouot a fait place au Club Cochon l’Auberge. Sorte de complexe centré autour d’un regain de popularité de cochonnailles avec épicerie-caviste et bar au rez-de-chaussée et restaurant au premier étage. Là, devant les longs fourneaux le chef, Romain Brechignac, est à son ouvrage à impulser le rythme des assiettes qui filent. Bon signe. Une fois à table, on réalise que le nom du lieu n’est pas usurpé. Tant pour le cadre d’une auberge à l’ancienne avec ses casseroles de cuivre au mur que pour les spécialités servies qui tournent pour beaucoup autour de sa majesté au groin.…

Bacchus a été rejoint par un jeune fidèle affichant près de 90 millésimes. Pierre Carbonnier est décédé à Brive le 5 mars. On n’entendra plus sa voix de rocaille amplifiée par un coffre puissant comme un pack briviste. On ne lira plus ses lignes tracées d’une plume alerte et vibrante de ses coups de cœur dans les vignobles. Sa langue n’était pas celle -migraineuse- des influenceurs de la « food » mais celle de Villon. Il l’avait polie durant des années d’enseignement du français… D’abord comme instituteur puis comme prof de lettres au lycée de Saint-Quentin dans l’Aisne et finalement…

A deux pas de l’église de Belleville, voilà un beau café Années 30 reconnaissable à son style art déco avec piliers de bois façon acajou, appliques et un carrelage unique évoquant les formes circulaires des tableaux de Robert Delaunay. La présence de ce beau café en plein Belleville ouvrier, Vincent, le gérant, l’explique par sa situation au cœur d’une enclave bourgeoise dans un quartier populaire.  Le Zéphyr n’est pas qu’un décor. Arrivés en juin 2024, les nouveaux gérants semblent lui avoir insufflé une bonne énergie. Celle d’un café ou l’on vient souffler, converser en confiance et se restaurer d’une cuisine…

Baudry-Dutour Touraine Chenonceaux blanc- La Chapinière 2023 Cette Chapinière dont la prononciation aurait plu à Giscard, est un sauvignon tendu et tendre à la fois exprimant le meilleur des coteaux de la vallée du Cher. Interrogé sur le déclin du rouge, l’ancien président d’Interloire Jean-Martin Dutour, affirme : « Je crois toujours au vin rouge et je pense que la Loire sera l’équivalent de la Rioja dans 30 ans. » Sortez les castagnettes ligériennes ! Prix : 16€ Sancerre rouge La Croix du Roy 2020 – domaine Lucien Crochet Un sancerre marqué par des arômes de petits fruits rouges et des notes…

Le Chantefable est une institution dans ce quartier des hauteurs du Père Lachaise. Sans affabuler, on peut le décrire comme une somptueuse brasserie macérant dans un jus style Belle époque comme une poire dans son eau-de-vie . Elle flatte d’abord l’œil avant le palais et l’estomac. Le chariot de fromages, devenu si rare, symbolise à lui seul l’image d’une tradition gastronomique renforcée par les propositions de la carte telles que le porcelet rôti pommes grenailles (22 €), la côte de veau française aux morilles (36€) ou encore la salade  à la saucisse de Morteau (16€). Le Chantefable, ne plaisante pas…

Jamais contexte d’un Salon de l’Agriculture fut moins folichon que celui de cette 61ème édition. Les calamités -météorologiques et virales- ont déferlé sur l’Hexagone en 2024 épargnant peu de secteurs. A ces plaies – passagères ?- la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a ajouté celle de la perte de la souveraineté alimentaire. Elle n’a pas eu besoin de forcer sur la rhétorique se contentant de citer deux chiffres : 70% des fruits consommés en France n’y sont pas produits et 50 % des poulets sont désormais importés. Et la Ministre de souhaiter voir ce salon comme un nouveau point de départ…

Nous avons posé trois questions à 6 viticulteurs sur leurs attentes, leurs angoisses et leurs espoirs. « Déconsommation », normes multipliées, absence de transmission du savoir déguster mais aussi vins bio, plus frais, plus légers… Nos trois questions. 1/ A quoi la viticulture française doit-elle s’attendre pour 2025 ?2 / Quel est/sont les points qui vous rendent pessimistes ?3/ Celui qui vous donne de l’espoir ? . Raphaël Knapp, Château Laborie – Côtes du Rhône Suze-la-Rousse 1/ Le manque de visibilité politique est pesant. Les investissements sont à la baisse, les budgets serrés. Tout cela impacte négativement l’activité CHR et donc les vignerons.…

Le 28 janvier, au Musée du Fromage (Paris 4ème), la Confédération Générale de Roquefort a lancé l’anniversaire des 100 ans de l’appellation d’origine Roquefort. 2025 sera ponctuée d’événements destinés à marquer le coup d’une date qui compte dans la longue histoire du « Roi des Fromages ». Plus que le camembert, le roquefort dont les premières traces écrites remontent à 1070, incarne la France au plus profond de ses racines… Puissant au goût et spectaculaire à l’œil, ce symbole gastronomique français a souvent été le premier à trinquer lors de guerres commerciales avec les USA comme celle du bœuf aux…

L’évocation Costières de Nîmes fait jaillir à l’esprit l’idée d’un vin solaire, plutôt épais et riche en d’alcool. Le Château Beaubois fait mentir ces aprioris. Ce domaine  d’une soixantaine d’hectares se singularise par ses vins frais, buvables et élégants. Ses deux petits derniers rouges en guise de clin d’œil donnent le ton à l’image du bien nommé Cinso Bistro ou encore de l’« Amour de Syrah » destiné selon ses promoteurs à « remettre au goût du jour le canon de rouge.» Etalé sur un terroir rhodanien de galets roulés amenés par la Durance, la proximité de la Méditerranée et de l’étang du…

Si Maïté, qui a rejoint les fourneaux célestes le 20 décembre dernier, a symbolisé la cuisine du Sud-Ouest, Jean-Luc Petitrenaud, parti trois semaines plus tard, aura incarné avec truculence et bonhommie la cuisine de bistrot traditionnelle. Celle qui vous évoque ces moments de bonheur de l’enfance profondément ancrés en nous. De ces bruits du glougloutement des petites bulles remontant à la surface de vieux faitouts ayant recueillis les quelques ingrédients tombés sous la main de votre grand-mère. Tel le bœuf mironton. Contrairement à nombre de ses compatriotes montés à Paris, Jean-Luc Petitrenaud, natif de Clermont-Ferrand, ne « charbougnait *» pas. Sa voix…