L’évocation Costières de Nîmes fait jaillir à l’esprit l’idée d’un vin solaire, plutôt épais et riche en d’alcool. Le Château Beaubois fait mentir ces aprioris. Ce domaine d’une soixantaine d’hectares se singularise par ses vins frais, buvables et élégants. Ses deux petits derniers rouges en guise de clin d’œil donnent le ton à l’image du bien nommé Cinso Bistro ou encore de l’« Amour de Syrah » destiné selon ses promoteurs à « remettre au goût du jour le canon de rouge.» Etalé sur un terroir rhodanien de galets roulés amenés par la Durance, la proximité de la Méditerranée et de l’étang du…
Auteur/autrice : Laurent Bromberger
Si Maïté, qui a rejoint les fourneaux célestes le 20 décembre dernier, a symbolisé la cuisine du Sud-Ouest, Jean-Luc Petitrenaud, parti trois semaines plus tard, aura incarné avec truculence et bonhommie la cuisine de bistrot traditionnelle. Celle qui vous évoque ces moments de bonheur de l’enfance profondément ancrés en nous. De ces bruits du glougloutement des petites bulles remontant à la surface de vieux faitouts ayant recueillis les quelques ingrédients tombés sous la main de votre grand-mère. Tel le bœuf mironton. Contrairement à nombre de ses compatriotes montés à Paris, Jean-Luc Petitrenaud, natif de Clermont-Ferrand, ne « charbougnait *» pas. Sa voix…
En appellation Saint-Pourçain, le Domaine de Bellevue s’est longtemps distingué par ses vins allègres portés sur le fruit et la minéralité. On le trouve encore sur une dizaine de tables parisiennes. Le domaine a été repris voilà quelques années par Jacques Gautier, un semencier provençal reconnu, et farouchement indépendant qui ne manque pas de lui imprimer sa marque. Situé à Meillard (Allier), le domaine présente une superficie de 22 ha. Deux tiers du vignoble sont plantés en cépages rouges -gamay et pinot noir- un tiers en blancs, chardonnay et tressallier. Façon de coller au cahier des charges de Saint-Pourçain. Le…
Bacchus ne fait pas la fine bouche devant les charmes du Périgord … blanc. Car le vignoble Bergerac-Duras offre des cuvées blanches bien séduisantes. Des vins de plaisir qui sont bien équilibrés, ronds et parfois marqués d’un léger boisé bien fondu selon la durée de l’élevage. La plupart affichent un subtil équilibre entre fraîcheur, fruité et finesse. Les agrumes sont présents comme les fruits exotiques avec parfois une finale saline. Par leur vivacité, ces bouteilles libèrent la bonne humeur à l’apéritif mais elles permettent d’envisager lors du repas des accords élégants et bienvenus avec nobles poissons et nobles fromages sans…
« Heigh-ho, heigh-ho, on rentre au Caboulot ! » A peine ouvert ce Caboulot de la rue Caulaincourt semble avoir déjà conquis son quartier. A midi, ses 60 places sont prises d’assaut. On est ici dans un vrai triolisme de comptoirs joyeux, un croisement entre le meilleur du bistrot pour le zinc, de la brasserie pour l’ambiance et presque du bouillon pour les prix. La déco rappelle l’âge d’or des brasseries des années 30 avec miroirs, vitres fumées et gravées, luminaires et banquettes rouges. Bistrot tout en profondeur avec une première salle dédiée à la limonade où autour d’un grand…
Il n’y aura pas de remise de la Bouteille d’or en 2025. Le 17 décembre dernier, aux termes d’une réunion extraordinaire -et houleuse- du bureau, Nicolas Decatoire, président depuis trois ans de l’association Tradition du Vin qui remet le trophée, a rendu son tablier. Il n’a pas été remplacé. L’info secoue le landerneau bistrotier. Car la Bouteille d’Or est avec la Coupe du Meilleur Pot l’un des deux trophées du métier les plus respectés, de ceux qui entretiennent avec ferveur le feu bistrotier à Paris depuis des années. Les membres du bureau de l’association se sont déchirés sur le choix…
C’est un bistrot pour fugitif. On rentre par la rue Bichat. On ressort par la rue Marie et Louise. A moins que ce ne soit le contraire. Si on a personne à ses trousses, on risque de se poser un peu plus longtemps car on s’y sent instinctivement bien très vite, quelle que soit la salle, la grande ou la petite. Les habitués ont tendance à choisir cette dernière. Même sept ans plus tard, un déjeuner dans ce bistrot ne déçoit pas. Les Oies bistrotières gardent un bon cap. Stéphane, le patron, virevolte derrière son comptoir depuis 1998. Et Cédric,…
Certains glaçons résistent au réchauffement global… A l’exemple de ce Grain de Glace tropézien qui, paradoxalement, réchauffe l’atmosphère chaque 1er décembre depuis 15 ans, et pas simplement dans les stations de ski …Ce rosé nouveau demeure un joli coup des Maîtres Vignerons de Saint-Tropez. Au nez comme en bouche ce primeur – pâlot comme il se doit- répond à la promesse d’un vin spontané et primesautier même sous les frimas grâce à ses arômes de rose et de mandarine. Son peps vous réveille le palais rendu amorphe par les riches cuisines hivernales. Ce rosé d’hiver – 100 000 bouteilles vendues-…
Terminé le casse-dalle individualiste au clacos ? Lactalis, maison mère de Président, prend les devants pour son camembert Président en tentant d’instituer un nouveau rituel, celui de la « baguette à partager au camembert». Le n°1 mondial des produits laitiers a fait phosphorer un sociologue et des sondeurs pour y parvenir. Car, même le roi du camembert consommé par 9 millions de foyers doit s’adapter à cette « drôle » de société française s’il ne veut pas mourir. De fait, d’après les résultats de l’étude d’OpinionWay dévoilés le 7 novembre, 93% des sondés saluent la convivialité par excellence du repas même si 30%…
Interview François Lebreton, Directeur Général de Lactalis Fromages. Stone et Charden qui ont chanté les « vaches made in Normandie » doivent être heureux. A l’occasion de la présentation de la « baguette à partager au camembert », François Lebreton s’est exprimé sur la mention « fabriqué en Normandie » qui s’affiche sur les boîtes de camembert Président au grand dam de certains producteurs de camembert de Normandie au lait cru AOP. Visiblement le litige n’est pas terminé. Le patron de Président insiste sur le lait des vaches de race normande qui alimente la production quotidienne des 500 000 camemberts qui sortent de l’usine de Domfront,…
C’est un petit bistrot d’habitués, chamarré et coloré où flotte un air d’Euskadi. Pas étonnant, Aïre Ona signifie « bon air » en basque. Flavien, le patron originaire de Cambo-les-Bains, avant de faire bistrot, a œuvré dans bien des fourneaux au contact de nombreux MOFs (Meilleur Ouvrier de France). Bref, le rythme des casseroles, il l’a dans le peau. Ça se sent dans sa cuisine de bistrot. Pourquoi a-t-il bifurqué ? Sans doute par goût d’indépendance. « Je n’aimais pas qu’on me commande, j’ai donc préféré avoir ma propre affaire.» Ainsi fait-il respirer son bon air… pas loin du métro…
Impossible d’oublier le nom de ce troquet installé rue Poliveau au n°45 précisément, adresse fétiche ancrée dans les mémoires par les clameurs poussées par Jean Gabin pour faire céder le cupide charcutier Jambier ? Mais les patrons de La Traversée de Paris ne sont pas comme ceux du film. Mesquins, rances et aigris. Au contraire, c’est un trio Sri Lankais accueillant et chaleureux. Thushy, arrivée en France quand elle avait trois ans, a travaillé dix ans « chez les Costes » rue de Rivoli au Sanseveria. Son frère Thushan assure le service au bar. Quant à son mari Shiam, débarqué…