Grenouille, l’architecte du « cinquième quartier »
Grenouille, c’est davantage un petit restaurant gastro qu’un bistrot. Alexis Blanchard a baptisé son endroit en référence au roman « Le Parfum » de Patrick Süskind. Cette quête de la perfection qui anime le héros dans la recherche du parfum de l’amour absolu est assez proche de son approche charcutière qui vise à tirer du cochon la quintessence du goût.
Et à voir ses nombreux diplômes et distinctions affichés aux murs du restaurant, ce chef fait preuve d’un savoir-faire reconnu. Même s’il prend un malin plaisir à malmener les us et coutumes de la profession et à tordre avec plaisir toutes les définitions des produits. Ainsi en va-t-il de son andouillette qui a de quoi faire hurler les puristes. Puisqu’il s’agit d’avantage d’un chausson que d’une véritable andouillette tirée à la ficelle. Par contre au niveau du goût elle assoit les plus exigeants car elle intègre escargots, foie gras, poitrine et l’huile de truffe.
Cet originaire du Perche travaille en famille avec son frère Cyrille aux fourneaux et sa fille en salle. L’endroit grand comme deux timbres postes est plutôt chaleureux avec sa petite salle charmante en sous-sol. Le bonhomme est un intégriste du frais et du fait-maison et peu de labels trouvent grâce à ses yeux.
Que ce soit pour les tripes ou pieds de cochon, ce gars est un architecte du goût qui redessine les bâtiments du 5ème quartier avec un sens de la rupture façon Oscar Niemeyer. Ainsi en va-t-il des pieds et paquets, tripes provençales. Idem pour son fromage de tête de cochon de lait son ris de veau,ou encore ses pieds de cochon.
Au menu : cromesquis de pied de cochon, poitrine de veau au pruneau, pressé de pis de vache, cochon de lait farci au foie gras… Pour les âmes sensibles la carte réserve un filet de cabillaud sur betteraves.
Pour ce qui est des desserts, on est dans l’ultra-classicisme avec île flottante, riz au lait, baba au rhum. Et tout ressemble à l’idée qu’on s’en fait.
Question vins
Une carte épaisse et bien détaillée pour des jolies balades dans les vignes. La sélection tient plutôt la route avec des vins bien décrits qui donnent envie d’être goûtés comme ce verre de Viré-Clessé 2007, Clos du chapitre, ou ce Bandol « Terre brune »à 7€. Dommage que le « coeff » semble parfois tantinet exagéré.
Grenouille – 52, rue Blanche – 75009 Paris – Tél. 01 42 81 34 07
Formule du midi : 25€ entrée, plat, dessert.
Le soir, ticket moyen 40€.
Fermé dimanche et lundi