A croire que l’appel à la sobriété lancé périodiquement par le gouvernement fait figure d’aimable blague. Jamais, si l’on en croit la Cour des Comptes, les prélèvements d’eau pour l’agriculture n’ont été aussi massifs. Ceux destinés à l’irrigation ont plus que doublé (+ 118 %) entre 2010 et 2020. « En été, sa ponction dans la ressource représente jusqu’à plus de 90 % des consommations pour les départements de la façade atlantique et du Sud-Ouest, notamment du fait de la prépondérance du maïs dont les besoins en eau, à la différence des autres grandes cultures, sont concentrés entre juillet et août.»
Pire, beaucoup d’agriculteurs ne déclarent pas les volumes considérables prélevés. Bref, il n’y a aucune incitation pour changer cette tendance qui se poursuivra tant que ne sera pas mis en place un principe préleveur-payeur. Les particuliers dont la facture a augmenté de 44% depuis 2004 ont réduit leur consommation de 165 litres d’eau potable par jour en 2004 à 148 litres aujourd’hui. Et ce sont eux qui payent l’essentiel de la note.

Ainsi l’UFC Que Choisir somme le Gouvernement de mettre en œuvre des mesures réellement efficaces pour économiser la ressource et notamment :
- Une véritable mise en œuvre du principe préleveur-payeur pour l’agriculture intensive dans le cadre de la réforme des redevances des agences de l’eau prévue pour 2024 ;
- Une réorientation des aides de la PAC vers les modes de productions les plus économes en eau ;
- Une aide à la rénovation des réseaux d’eau potables dans les petites communes les plus concernées par la raréfaction de l’eau.