« Le fait-maison n’est pas forcément synonyme de professionnel», explique Jean-Pierre Chedal, président des restaurateurs au Synhorcat (syndicat majoritaire en Ile de France). Façon de souligner en substance qu’il ne suffit pas de mitonner sa poule au pot, et que la restauration, c’est aussi l’accueil et la tenue d’une maison.
«Ce fait maison n’est en rien obligatoire. Libre, à celui qui le souhaite, de le faire figurer ou non sur sa carte. C’est le patron qui assume son choix. » explique Francis Attrazic, président de l’Union des Maîtres Restaurateurs qui se réjouit de l’adoption du système. Et pour cause, les membres de son association, dont le label implique qu’ils font tout sur place, pourront afficher le logo une seule fois sur leur carte. Comme d’ailleurs, leurs collèges qui feront tout maison de A à Z.
Quant à ceux qui ne cuisinent qu’une partie de la carte, ils pourront afficher le label en petit uniquement devant les plats fait-maison. Cela ne stigmatisera-t-il pas les autres préparations ? C’est en cela que le gouvernement attend un effet incitatif car le consommateur pourrait se mettre à poser des questions. Exemple, s’il trouve le logo devant le pot-au-feu maison mais pas devant la blanquette, il aura vite fait de demander si la blanquette est industrielle. Le restaurateur va devoir affûter son argumentaire. Et défendre ses choix. Tant il est vrai aussi qu’un saupiquet de lièvre ou un civet de canard tiré d’une boîte d’un artisan réputé du sud-ouest vaudra toujours mieux qu’un confit raté fut-il fait maison…
Et si MacDo se mettait à afficher fait-maison ?
Il sera intéressant d’observer comment réagit le premier restaurateur de France. Cette valorisation du « Fait-Maison » met à mal la stratégie de « francisation » conduite avec succès ces dernières années. MacDo s’était mis à créer des vrais espaces cafés avec service à la place. Et a faire appel à des races de viande française et des fromages AOC pour ses « sandwiches ».
Si le big mac est fait sur place… il y a la sauce et la vinaigrette de la salade. Ne parlons pas des frites de l’ami McCain, surgelées et précuites. A priori difficile au géant d’afficher le label.
En savoir plus sur le site officiel du « fait maison »