C’est le roi de l’andouillette du bistrot. Avec sa tronche et sa casquette, Simon Duval n’aurait pas déparé à donner la réplique à Gabin ou à Blier dans un film de Gilles Grangier. Mais Simon n’est pas dans le cinoche, il tire les ficelles de ses andouillettes à qui il a donné son nom. L’andouillette Duval se retrouve sur la carte d’une soixantaine de bistros de la Capitale.
Ce normand cauchois, fils d’un boucher, a bâti son épopée à partir de sa petite charcuterie de Drancy où il s’est installé en 1969. « Je voulais être près de Paris pour attaquer le marché. A l’époque j’avais fait goûter mon andouillette à Raymond Oliver, chef au Grand Véfour. Il l’avait trouvée succulente. Il m’avait avoué qu’il ne pourrait jamais la servir dans son restaurant et m’avait conseillé d’aller voir son fils, patron du Bistro de Paris. » De fil en aiguille, l’andouillette Duval va conquérir bien des tables bistrotières.
En 1976, elle décroche son diplôme AAAAA décerné par la célèbre Association Amicale des Amateurs d’Andouillette Authentique constituée par des professionnels de la table et des chroniqueurs gastronomiques. Pourtant, si le célèbre diplôme est encore affiché fièrement dans la boutique de Drancy, Simon Duval a conseillé – et obtenu – de ses clients de faire figurer son nom sur la carte comme gage de qualité. « C’est sûr que c’est une belle reconnaissance. » De là à dire que les 5 A, précieux diplôme attribué par une association de journalistes gastronomes, est démonétisé, il y a un pas. « Mais certains ont tendance à s’attribuer les 5 A trop facilement.«
1 2