11 mai. Les parents sont fixés sur « l’objectif » de la réouverture des écoles. Pour les restaurateurs, il faudra patienter. Le président de la République l’a précisé, promettant des aides spécifiques pour la profession. Annulation des charges sociales et fiscales ? On attend le détail des mesures.
Quant aux assureurs, le compte n’y est pas encore. Au lieu des 200 millions, ils devraient injecter 400 millions d’euros dans le fonds de solidarité pour les petites entreprises. «Cela ferait 170 € par affaire. Une aumône ! » s’emporte Marcel Bénézet en charge des cafés au GNI. «Ce qu’il faut, c’est les obliger à abonder au fonds de solidarité de plusieurs milliards.»
De même, les banquiers commencent aussi à faire tousser. Les demandes de prêts équivalent à 25% du chiffre d’affaires garantis par le BPI- se heurtent bien souvent à des refus et autres manœuvres dilatoires telles que la constitution de dossiers avec des pièces difficiles à réunir compte tenu des circonstances.
Faut-il s’attendre à une ouverture partielle des établissements ?
Quid de la date d’ouverture des cafés-bars et restaurants ? Sera-t-elle alignée sur celle des festivals à la mi-juillet ? Y aura-t-il une ouverture partielle et distanciation sociale oblige une distance minimum d’espacement des tables, des masques obligatoires et pire, un comptoir interdit aux clients ? Mais de ce fait, sur le plan économique, le chômage partiel serait-il autorisé pour une partie du personnel ?

Et les clients, pousseront-ils la porte ?
Les aides, c’est bien. Mais tant que le virus sera présent, certains clients auront du mal à pousser la porte des établissements. Car si l’école est obligatoire, le bistrot ne l’est pas.
Une sourde angoisse tenaille nombre de patrons qui pensent être aux avant-postes du front Covid et pour eux, un retour à un état normal semble beaucoup plus éloigné … Plutôt décembre que juillet.
Néanmoins, à interroger les uns et les autres, il semble y avoir comme un clivage entre les établissements très fréquentés par les touristes et les autres vivant d’abord de leurs habitués et de leurs fidèles. Les premiers, – c’est le cas également de certains grands cabarets- espèrent que le chômage partiel durera le plus longtemps possible – décembre 2020 ? – afin de retarder leur ouverture, s’appuyant sur le fait que de toute façon l’année 2020 est fichue. D’autres en revanche, comme des bistrots de quartiers s’appuyant sur leurs fidèles ou des « bistronomics » avec leurs admirateurs pensent qu’ils pourront repartir plus facilement et que l’ouverture devrait se faire le plus tôt possible.
Bref, reste à espérer très fort qu’un vaccin soit trouvé rapidement, faute de quoi l’art de vivre des bistrots – fut-il reconnu par l’Unesco – pourrait bien devenir comme ces métiers d’antan – telles les dernières laiteries de Paris avec leurs vaches ou les chantiers à charbon des bougnats. Juste un souvenir.