Honoré de Balzac, dont on raconte qu’il aurait bu 50 000 tasses de café pour parvenir à écrire la « Comédie Humaine », était un adorateur de cette boisson énergétique. Il traversait Paris pour partir à la recherche de trois variétés, le Bourbon, le Moka, et une variété martiniquaise, qu’il mélangeait soigneusement. Dans un hymne écrit en l’honneur du café, on peut lire :
« Le café caresse la gorge et met alors tout en mouvement : les idées se précipitent tels les bataillons d’une grande Armée sur le champ de bataille; le combat commence. Les souvenirs se déploient comme l’étendard. La cavalerie légère s’élance dans un superbe galop. L’artillerie de la logique s’avance avec ses raisonnements et ses enchaînements implacables. Les mots d’esprit fusent comme les balles des tirailleurs au combat.
Les personnages prennent forme et se détachent, la plume glisse sur le papier, le combat atteint une violence extrême, puis meurt sous un flot de sang noir comme un authentique champ de bataille qui s’estompe dans un nuage de poudre ».
Belighi, poète turc du XVIIème siècle :
« le grain de café, le parfum d’ambroisie ».
Louis Ferdinand Céline :
« Certes, je veux bien aller au ciel mais à condition que l’on serve du café au lait au lit… Le lit, je m’en moque mais le café crème j’y tiens ».
Georges Courteline :
« On change plus facilement de religion que de café. Le monde d’ailleurs se divise en deux classes : ceux qui vont au café et ceux qui n’y vont pas. De là, deux mentalités parfaitement tranchées et distinctes, dont l’une – celle de ceux qui y vont – semble assez supérieure à l’autre ».
Attribué à Louis XV :
« La France, ton café fout le camp ».
Paul Morand :
« Par le thé, l’Orient pénètre les salons bourgeois; par le café, il pénètre les cerveaux.»
Talleyrand :
« Noir comme le diable
Chaud comme l’enfer
Pur comme un ange
Doux comme l’amour ».
Verlaine :
« Tu crois au marc de café, aux présages ».
Voltaire
Voltaire, qui, dit-on, buvait 50 à 72 tasses de café par jour, rétorquait à ses amis qui lui faisaient remarquer que le café était un poison, même si son évolution est lente :
« lente certes, puisque après 50 ans, il n’a pas encore produit d’effet négatif »
Voltaire est sans doute l’amateur de café le plus illustre. Il en buvait d’énormes quantités et peut-être est-ce cela qui lui donnait une vision aussi claire des choses. A son médecin qui le mettait en garde contre les effets nocifs d’un abus de café, le sage homme répondit : « S’il en est ainsi, voici quatre-vingts ans que j’essaie de m’empoisonner« .
De son côté, son contemporain et peintre, de son état, Jean-Baptiste Greuze labourait le même sillon : « Il y a 80 ans que j’en prends, il faut qu’il soit un poison bien lent en effet pour que je ne sois pas encore mort « .
Louis XV pu savourer le plaisir de déguster un café cultivé en France. Les caféiers des serres de Versailles produisaient bon an, mal an quelques livres de café. Le roi Louis torréfiait lui-même sa récolte et se préparait en personne sa précieuse boisson. Son prédécésseur Louis XIV lui préférant le chocolat.
Napoléon Bonaparte aimait le café parce qu’il lui procurait, suivant ses propres dires, joie et douceur. Lors de sa captivité à Sainte-Hélène, il écrit que toute sa vie, il a eu sept cafetières en permanence sur le feu : » Le café fort me ressuscite, il me cause comme une cuisson, un rongement singulier une douleur qui n’est pas sans“
Alphonse Allais : » Le café est un breuvage qui fait dormir quand on n’en prend pas. « .
Talleyrand : » Noir comme le diable
Chaud comme l’enfer
Pur comme un ange
Doux comme l’amour «
Goldoni, aussi estimé en Italie que le fut Molière en France, était vénitien et donc imprégné de la culture caféière qui fleurit en cette ville au 18ème siècle. Il écrivit une pièce de théâtre « Bottega del Caffé », reflet ironique des mœurs de l’époque.
Beaucoup d’écrivains contemporains sont aussi fervents adeptes du café, qui leur donne le stimulus intellectuel et la clarté d’esprit. Comme l’inspiration vient souvent dans la solitude, une tasse de café est alors non seulement un soutien moral mais aussi un fidèle compagnon.
De nombreux auteurs ont accordé une place particulière au café dans leurs ouvrages :
* » La Maison de Claudine », Colette
* » Le Voyage en Orient », Gérard de Nerval
* » Aziyadé », Pierre Loti
* » Voyage en Italie », Hippolyte Taine
* » Une mémoire pour l’oubli », Darwich
Religion et café
De nombreux proverbes arabes, pays où la cérémonie du café est un symbole de leur hospitalité, vantent les vertus de cette boisson, » or noir » de l’Arabie : en boire » procure au musulman le ravissement avant même qu’il n’entre au paradis « , » celui qui meurt avec du café dans le ventre ne risque pas les flammes de l’enfer, car le café dispose au bien et favorise le succès des pieux « …
Au XVIe siècle, un cardinal italien aurait dit du café que était « une sombre boisson de l’islam qui nous vient du diable » mais le pape Clément VIII lui dira que » l’arôme du café est une bien trop agréable chose pour être l’œuvre du Malin et il serait dommage que les musulmans en ont l’exclusivité « .
Pour Courteline « on change plus facilement de religion que de café. »
On gardera les anonymes pour la fin…
« Racine passera comme le café ».
Et le célèbre….
« café bouillu, café foutu ».