Voilà un ouvrage à conseiller à tous ceux qui envisagent de devenir un jour patron de café. Ainsi, ils pourront prendre la mesure de la responsabilité que cela implique. «Gérer un bar, ce n’est pas seulement s’occuper d’une entreprise, gérer un commerce …
Le Bar est un lieu de vie dont le patron est le garant, le meneur, l’animateur, l’inspirateur…» écrit notamment dans la préface le sociologue Vincent de Gauléjac. Avec la fin du service militaire obligatoire, le bistrot demeure l’un des derniers lieux de mixage social de la société française. C’est d’autant plus notable que les différentes catégories de population, tétanisées par la crainte d’une déchéance sociale, semblent se recroqueviller sur elles-mêmes.
Du coup cette « vie de zinc », est un joli bol d’oxygène. Au travers d’une sélection de bars dispersés en France, deux psychosociologues, Josette Halégoi et Rachel Santerne, déclinent une galerie de portraits de patrons de bars. Des hommes et des femmes attachants, qui restituent bien la diversité des trajectoires. Il y a Nicole et Denis, fans de Harley et patrons d’un café dans une petit village Alsacien, Djamel et son Garvanie à Creil, Chantal et Régis à Caen, etc … Les photos de Fabrice Dimier sont superbes de vérité humaine. Reste qu’un point ressort, c’est l’absence d’images d’une jeunesse adolescente dans ces bars. Faut-il y voir un symptôme de la désertion des jeunes des cafés de province ? «C’est une hypothèse. Il est vrai que pour les lycéens, les consommations sont plutôt chères. Les jeunes peuvent préférer s’acheter des bouteilles et les boire entre eux dans un jardin public. Mais nous n’avons pas étudié la situation de cafés proches d’établissements scolaires. Et comme pour les femmes qui fréquentent tel ou tel café, pour les jeunes, cela dépend énormément de la personnalité du patron. » conclut Rachel Santerne.
Editions le Cherche Midi
26 €