Parmi tous les objets de l’univers de l’Absinthe les affiches publicitaires sont un trésor pour les collectionneurs. Notamment les affiches. Celles-ci lorsqu’elles sont originales, en parfait état et signées par de grands maîtres, sont particulièrement chères.
Il faut dire que l’explosion de l’absinthe à la fin du 19ème siècle coïncida avec l’avènement de la grande affiche publicitaire lithographique comme médium commercial et artistique essentiel. L’un des pionniers étant notamment Jules Chéret. Certains des plus grands créateurs d’affiches de la période – Cappiello, Privat-Livemont, Tamagno – créèrent ainsi des images célèbres pour la promotion des grandes marques d’absinthe. Curieusement Toulouse-Lautrec, ne produisit jamais une affiche spécifiquement dédiée à l’absinthe.Les affiches peuvent être classées en deux catégories. La première concerne les affiches vantant une marque ou le breuvage. La seconde regroupe les affiches de propagande contre l’absinthe. Ces affichent mentionnant l’interdiction de vente et de circulation de l’absinthe ou font référence à la lutte contre l’alcoolisme.
En raison des prix élevés atteint par les affiches originales, beaucoup de collectionneurs se contentent de rééditions. Ces affiches créées pour favoriser l’interdiction d’absinthe sont rares et chères car il n’en reste que quelques exemplaires.
Parmi les affiches les plus connues, citons celle produite en 1896, dessinée par Nicholas Tamagno pour Cusenier. Le bon vivant savourant son absinthe Oxygénée est le comédien français Joseph-François Dailly (1839-1897).
Sur l’affiche de 1892 par Tamagno pour l’absinthe Terminus figurent deux personnalités de scène célèbres de l’époque: Constant Coquelin et Sarah Bernhardt.
Pour l’anecdote, on raconte que Sernhardt fut furieuse de se voir dépeinte sans avoir donné son accord, et poursuivit avec succès les fabricants en justice – après quoi ils furent forcés de faire enlever toutes les affiches des murs de Paris.
Plus originales et également recherchées : les factures qui montrent pour une marque les médailles obtenues ou encore les étiquettes (moins chères que les affiches mais beaucoup plus difficiles à trouver). En fait tout ce qui peut enrichir la connaissance de l’histoire de l’absinthe ou d’un fabricant est toujours susceptible de nous intéresser explique un collectionneur. Et la liste est longue.
Qu’il s’agisse de factures et liste de prix, de brochures publicitaires, de cartes de représentants, de catalogue de fabricants, de tracts pour et contre l’absinthe,de rapports scientifiques, guides au sujet de la distillation, de journaux satiriques. Les factures des producteurs importants, souvent richement ornées de gravures raffinées, contiennent en effet des détails sur les marques, les prix, l’emballage, les pratiques de vente et même les combats juridiques entre les marques !
Certains collectionneurs ont ainsi pu rassembler le livre de registre de Premier Fils, avec un tableau des ventes mensuelles de 1889 à 1900 ou encore ont pu dénicher la rare brochure publicitaire de 1896 de la Maison Pernod Fils, avec maintes gravures montrant l’usine et la technologie utilisée dans la production de l’absinthe.
Qui dit affiches, papiers, catalogues dit cartes postales. Et autour du thème de l’absinthe, il y a matière à collectionner : cartes postales publicitaires, cartes photographiques satiriques, cartes postales de propagande, cartes chromolithographiques.
Avec plusieurs thèmes à l’intérieur de ce thème : les célèbres cartes des « apaches », les bandits des fortifications de Paris avec la bouteille d’absinthe sur la table ; l’humour avec les cartes qui dénigrent la boisson en comparant le buveur à un cochon (ceux qui boivent de l’absinthe) ; les cartes postales concernant la récolte et les lieux de production (vues de la distillerie Pernod fils). Les tarifs des cartes varient en fonction des scènes et de la rareté.