A partir de 15 h, les équipes, toutes plus chamarrées les unes que les autres, prennent le départ au son de la fanfare et des clowns. Les gars du PUC ont deux lits de transfusés…au beaujolpif…Il y a les Egéries avec leurs look de gallinacés, les Old Blacks, les Toqués, la Force Basque, le Racing, le SCUF, des Scottishs en kilt, des barbudos à la Che, une fanfare, des clowns et une cracheuse de feu.
Plus qu’un Marathon, c’est donc un carnaval qui s’ébroue. Licher n’est qu’un prétexte car les participants doivent à chaque étape mettre de l’ambiance. Pas besoin de le leur rappeler. Mais il leur faut quand même respecter le règlement et suivre scrupuleusement le parcours imposé de 42 adresses et boire à chaque fois les 3 cl de beaujolais. Soit, au total, 126 cl ou près de deux bouteilles par personne… Le tampon apposé par le patron du bistro sur le bordereau remis à chaque équipe fait foi du lever de coude de l’équipe.
C’est donc un joli périple dans Saint-Germain des Prés avec ses adresses petites et grandes. Evidemment, il y a Lipp et le Flore, le Balto et le Procope, et d’autres bistrots tous germanopratins. Et les touristes ahuris regardent ce défilé de Cromagnons, d’Ecossais en kilt, d’infirmiers poussant sur des lits d’hôpitaux des malades transfusés au beaujolais. Sans parler des cracheuses de feu de la fanfare et tout le toutim, enfin un coup de feu à Saint-Germain des Près.

Au fur et à mesure du parcours, les participants s’expriment, se lâchent. Il y a ceux qui, tel Robert Ebguy, directeur du Centre de Communication Avancée (CCA), gourou de la sociologie publicitaire pensent que ce type d’événement va se multiplier : « Plus la société devient puritaine et se durcit, plus il y a de carêmes et plus il y aura de carnavals comme celui-là.»…Il y aussi le boulanger Poujauran fou de bonheur qui a retrouvé ses copains des Landes.
Les gars du Beaujolais comme l’association “A Saint-Germain des Près » peuvent être fiers de leur coup car ce 12éme Marathon des leveurs de coude a été à la hauteur de sa réputation. L ’encadrement du service d’ordre et la présence de policiers complices n’ont pas gâté à l’ambiance ni bridé les exubérances des participants. Carlos a bien su driver son carnaval.