Alors que la France confine depuis sept semaines et ne rêve que d’oxygène, n’est-ce pas une provocation d’évoquer la cuvée d’un vigneron qui n’a d’autre but que de limiter au maximum l’oxygène dans ses flacons…
Et ce, tout en renonçant à l’arme fatale anti-oxydation, le soufre, qui, versé en excès dans les cuves laisse -on le sait..- une barre tenace au crâne des buveurs.
«Le soufre durcit toujours le vin » explique celui qui a décroché le trophée du Meilleur gamay du monde en 2019 avec un morgon d’anthologie. En recourant à un protocole d’inertage à l’azote des cuves, filtres et bouteilles, Franck Chavy parvient à obtenir 0,25 mg par litre d’oxygène dissout.

Son Brouilly 2019 sans sulfite à la robe foncée offre un nez séducteur, marqué par les fruits rouges – fraises, myrtilles – et des notes épicées et poivrées. Sa bouche ample et souple envoûte le palais. Au fil de l’aération du vin se révèle une complexité joyeuse. Sur une viande rouge ce Brouilly s’avère une merveille.
Bref, une sacrée cuvée pour fêter un déconfinement avec des amis fidèles. Il en ira de même pour le Régnié sans sulfite du même auteur, plus fluide et marqué par les fruits noirs. Mais tout aussi charmeur.
Prix départ cave :
Brouilly sans sulfite 2019 : 11 €
Régnié sans sulfite 2019 : 9,50€