Pinot, viognier, mourvèdre, gewurztraminer … La gamme des Jamelles poursuit sa percée dans le CHR français qui est sa cible principale hors export. Avec près de 6 millions de bouteilles et 21 cuvées mono-cépages, les Jamelles sont N°1 pour les vins de cépages en France. Des vins de bons moments, faciles à boire, au profil aromatique caractéristique et parfois, franchement emballants comme leur chardonnay.

Les Jamelles, du nom d’une parcelle sur le massif des Maures, ont été créées par un couple d’œnologues d’origine bourguignonne, Laurent et Catherine Delaunay. Ils ont écumé le Languedoc dans les années 90. « En 1994, nous sommes partis à la recherche de terroirs argilo-calcaires en Languedoc au volant de notre Xantia, avec pour seul équipement un fax et un ordinateur portable. Quand une parcelle nous plaisait, on demandait au vigneron de lui acheter son raisin et de vinifier chez lui … L’accueil était formidable, il y avait une attente pour de nouvelles façons de faire» raconte Laurent Delaunay, P-dg du groupe Badet-Clément qui exploite la marque Les Jamelles. Avant de s’attaquer au Languedoc, ce « winemaker » avait passé un an en Californie.
Aujourd’hui, les Jamelles représentent 1200 ha sous contrat, notamment avec les caves coopératives de l’Aude. Mais le groupe dispose de sa propre cuverie du côté de Carcassonne pour embouteiller ses minervois et corbières.
Néanmoins, Laurent Delaunay s’inquiète pour ses approvisionnements futurs face à un renouvellement des générations de viticulteurs qui semble marquer le pas. «C’est une vraie préoccupation dans le vignoble du Languedoc-Roussillon. D’où l’idée d’accompagner des jeunes viticulteurs quitte à se porter caution auprès de banquiers en leur garantissant grâce à des contrats pluri-annuels des revenus prévisibles…» La concrétisation des premiers contrats de ce type pourrait être un signal fort dans le vignoble.
En bon Bourguignon, Laurent Delaunay n’a pas oublié ses racines. En décembre dernier, il a racheté la marque « Edouard Delaunay » du nom de son grand-père au groupe Boisset. Et cela, pour relancer la maison de négoce familiale. Là encore, en partant de rien, à part évidemment le nom. Ce qui en Bourgogne, quand il est honorablement connu sur plusieurs générations, ouvre bien des portes….