Avec une baisse de la fréquentation de 20% pour leur salon, les vins de Loire n’ont pas été à la fête. La neige ne fut pas l’unique responsable. De petites turpitudes locales n’ont pas manqué de « plomber » l’événement. Le salon Off, celui des vins naturels organisé depuis quelques années sous la halle des Greniers Saint-Jean, s’était tenu une semaine auparavant. Ou disons qu’en 2012, le Salon officiel a été retardé d’une semaine…
Du coup, les amateurs étrangers souhaitant concilier Loire et nature ont été moins incités à rallier Angers. «Cette dissociation des dates a été une erreur stratégique» explique Jean-Jacques Bonnet, vigneron en muscadet bio. «Tout le monde est un peu responsable » tempère Jean-Martin Dutour le président d’Interloire. «De toute façon, on est devenu un salon régional, il faudra bien passer à autre chose» nous a confié pour sa part le président des vignerons de Chinon, Jean-Max Manceau. Et comme beaucoup d’autres vignerons présents au salon, ce dernier n’a pas été le seul à s’emporter contre les négociants accusés de faire plonger les vignerons en les sous-payant au moment où ceux-ci sont condamnés à déstocker. Ambiance.

Il semble bien que les vignerons ligériens qui soient parvenus au fil des ans à se créer une clientèle s’en sortent mieux que ceux qui dépendent du négoce pour leur survie. Ainsi, les appellations comme sancerre, menetou-salon, reuilly, ou quincy notamment du fait de leur proximité géographique avec la capitale semblent plus épargnées que d’autres. En revanche, l’Anjou générique ou l’appellation Touraine continuent d’être à la peine. Ne parlons pas du Muscadet dont le vignoble ressemble à une peau de chagrin avec une réduction de la superficie de 30% en moins de 3 ans. Entre arrachages et non reprises, comme en Languedoc, le risque à terme c’est de voir disparaître le long des rives du grand fleuve français des pans entiers de vignoble.