Pour les crus Bordelais, Vinexpo n’a pas forcément permis aux primeurs de trouver preneurs. Les tarifs sont jugés trop élevés par bon nombre d’investisseurs. Surtout quand on les compare aux prix des millésimes précédents (2011, 2012 et 2013) souvent inférieurs. Quel est alors l’avantage de commander en primeur ?
Evidemment, comme chaque année, les stands de négociants étaient plantés dans les allées comme des tombeaux antiques dans la plaine du Tigre. Et comme chaque année, les fêtes de prestiges des grands crus ont égayé les châteaux le soir. Parfois avec éblouissement comme les 200 ans du Château Margaux ou comme la soirée organisée par le club des grands vins Vignobles et Signatures au Château Haut Sarpe à Saint-Emilion.
Mais le petit vigneron girondin n’était pas forcément à la fête en son salon. Ou alors, il l’était en visiteur. «Quel petit viticulteur peur se payer un stand à 5000 € ?» s’interrogeait un acteur des Côtes de Bourg. D’autres, venus d’ailleurs n’ont pas manqué non plus d’exprimer leur dépit. Tel Michel Chapoutier, président d’Inter-Rhône, qui estime que les exposants « ne sont pas traités correctement à Vinexpo ». Et d’expliquer à la presse qu’Inter-Rhône qui a investi 900 000 € dans Vinexpo 2015 s’interrogeait sur sa participation à la prochaine édition (source la Lettre de VSB du 19 juin).
Autre son de cloche chez son homologue languedocien, Gérard Bertrand, qui a expliqué n’avoir jamais vécu un meilleur Vinexpo avec 10 pays de plus devenus clients pour sa maison. (lire l’interview) Idem pour Pascal Guilbaud producteur de Muscadet, content d’avoir fait une touche sérieuse avec une acheteuse allemande importante. «Contrairement à ProWein, où les vins Français sont perdus, ici, on est chez nous. Il faut défendre Vinexpo. » Il n’empêche. La prochaine édition de 2017 devrait se tenir sur 4 jours et non plus sur 5. Et les promoteurs devront avoir de solides arguments à faire valoir – notamment sur le prix des stands- pour ramener les viticulteurs français à Vinexpo.