Le 20 février, à l’issue d’un Conseil spécialisé « Vins » de FranceAgriMer, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, et Jérôme Despey, président du-dit Conseil, ont fait le point sur les positions françaises en matière viticole dans la cadre de la future PAC.
Transformer l’essai des droits de plantations devenus des autorisations
Le « Groupe de Haut Niveau », composé d’experts représentant les états membres de l’UE créé début 2012 pour rééxaminer le dossier des droits de plantations, s’est accordé sur le maintien d’un dispositif d’encadrement des plantations pour toutes les catégories de vins (AOP, IGP, vins sans IG ).
Ainsi, les droits de plantation devraient être remplacés par un régime d’autorisations après 2015. Ce système serait géré par les Etats membres en tenant compte des recommandations émanant d’organisations professionnelles représentatives. Toute nouvelle extension de plantation de vigne couvrant tous types de vins serait soumise au régime d’autorisation. Les autorisations seraient gratuites, intransmissibles et valables pour une période limitée de 3 ans.
Ce sujet sera traité dans le cadre de la négociation de la futur PAC avec une transition demandée au 1er janvier 2019. «Aujourd’hui, il faut transformer l’essai et rendre obligatoire les conclusions dans un cadre législatif» a expliqué en substance Jérôme Despey.
Le maintien de l’OCM vin et le refus de la distribution des aides à l’ha en matière viticole
Pour la filière viticole française comme pour le ministre Le Foll, il n’est pas question de supprimer l’OCM Vin et de basculer sur une distribution d’aides à l’hectare comme c’est le cas pour les autres secteurs agricoles. «L’OCM, explique en substance Jérôme Despey, est une spécificité européenne de l’Europe viticole qui permet à la filière d’engager des mesures de restructuration du vignoble et de poursuivre les stratégies de promotion et de développement.» Et puis il y a aussi le côté symbolique de la chose. «Distribuer des aides à l’ha aux vignobles de champagne, de Bourgogne ou de grands crus, ça serait plutôt difficile à justifier auprès de l’opinion» a expliqué en Stéphane le Foll. Qui dit PAC dit budget, et Jérôme Despey a confirmé la volonté de la filière française de conserver l’intégralité du budget dans la PAC soit 280 millions d’€. Les négociations promettent d’être dures avec la commission.
Pour un programme de recherce européen contre l’Esca
Depuis 10 ans, l’esca, dite aussi maladie du bois, se traduit dans tous les vignobles pour des mortalités de plus en plus importantes. Au point de devenir la plus dangereuse des menaces qui pèsent aujourd’hui sur la vigne avec un taux de mortalité frappant de 20 à 30% des vignes de 10/15 ans d’âge. Stéphane Le Foll a décidé de prendre une initiative pour lancer un programme de recherche européen.