Ribeauvillé, épargné des destructions lors de la libération de l’Alsace, a su rebondir et travailler la réputation de son vin à l’export. Dans les années cinquante, la production se vendait si bien en Allemagne et en Scandinavie que le vin manquait au caveau. Aujourd’hui, la coopérative, la plus ancienne de France fondée en 1895, qui compte une quarantaine de viticulteurs, exporte 45% de sa production. Pour y parvenir elle ne cesse de relever le niveau d’exigences, recourt par exemple à la confusion sexuelle contre les insectes ravageurs et développe le bio (11 ha sur 260).
Yves Baltenweck, le président de la Cave reconnaît avoir beaucoup vendu aux Allemands et négliger du coup les Parisiens. Résultat, seuls une quinzaine d’établissements de la capitale servent les vins de la Cave. L’un des axes de reconquête pourrait être de jouer la carte de la gastronomie. A Ribeauvillé, on a de quoi répondre aux nouvelles saveurs aigres douces travaillées dans les fourneaux de la « bistronomie ». D’ailleurs, sur ce point, le patron de Ribeauvillé (ci-dessous) n’a pas besoin d’en rajouter pour être convaincant. Avec sa jovialité alsacienne, cet amoureux de la cuisine sait avec son seul verbe vous faire saliver comme le « loup des trois petits cochons » en déclinant ses accords préférés.