L’appellation Touraine a beau être le berceau des vins de Loire avec le mythe de Saint-Martin de Tours plantant le premier vignoble à l’Abbaye de Marmoutier, elle n’est pas facile à identifier. A cheval sur les deux départements d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher, l’appellation Touraine recouvre une mosaïque de terroirs et de vins. Ici les sols d’argiles à silex s’appellent les « perruches ». Quant aux argilo-calcaires sur sous-sol crayeux, ils sont baptisés « aubuis » ou « tufs ».
En rouge, les Touraine évoquent des vins légers et digestes à boire dans leur prime jeunesse.
Les vins de Touraine ont parfois souffert d’une réputation de « petits vins » produits en trop grande quantité. Mais on peut aussi tomber sur des perles travaillées par des vignerons passionnés à des prix défiant toute concurrence. Il y a aussi de sacrées individualités. Ainsi en va-t-il par exemple des touraine nature d’Henry Marionnet, vigneron hors-norme qui a réussi à s’imposer sur de jolies tables bistrotières parisiennes en faisant la synthèse entre le recours à de vieux cépages et des méthodes de vinification élaborées. Ou encore des vins sans souffre dans les arômes n’ont plus grand chose à voir avec ceux que l’on connaît.
La réputation des touraine tend à s’améliorer grâce également à la montée en puissance des appellations communales qui profitent de la notoriété des châteaux ligériens. Des appellations communales aux cahiers des charges plus exigeants qui poussent les vignerons à jouer la qualité et et qui servent toute l’appellation. Ainsi en va-t-il de l’AOC Touraine-Amboise (ci-dessus le château), de l’AOC Touraine-Azay-le-Rideau, de l’AOC Touraine-Mesland, de l’AOC Touraine-Noble Joué. La reconnaissance par l’INAO du Touraine-Chenonceaux et du Touraine-Oisly blanc publiées en septembre 2011 après plusieurs années d’effort fondée sur une approche terroir et vinification très rigoureuse a relevé encore d’un cran l’image des vins de Touraine.
Carte d’identité de l’appellation
Date de naissance de l’appellation : 1939
Superficie : 5000 ha sur 70 communes d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher.
Rendement maximum : 60 h/hal pour les rouges et rosés, 65 hl/ha pour les blancs, 72hl/ ha pour les mousseux
Nombre de viticulteurs : 650
Vins rouges, rosés, blancs, pétillants
Cépages
Rouge (38% de la production) : gamay, pinot noir, cabernet franc, cabernet sauvignon, cot, pineau d’Aunis
Blanc (42%) : sauvignon, chenin et chardonnay (20% au maximum)